A L’Universite

Comme chaque mardi soir, Magali contemple son professeur d’économie, « mademoiselle » Camus, occupée à ranger ses livres et documents sur la large estrade de l’amphithéâtre. Les autres étudiants de la section de formation continue ont quitté la salle et vraisemblablement le bâtiment vers un repos bien mérité. Comme d’habitude, elle la détaille de la tête aux pieds et ressent la gêne de son mentor qui n’ose lever les yeux. Les deux femmes sont aussi différentes qu’il est possible. L’élève est brune, de petite taille et porte fièrement sa quarantaine active. Elle exerce la profession de commerçante, affectionne les tenues voyantes et prés du corps. Elle n’est pas dénuée d’élégance même si celle-ci parait parfois un peu « tape à l’oeil ». Marie-Caroline Camus, de quelques années sa cadette est une grande blonde, fortement charpentée. Son vêtement est ample et ne laisse rien deviner de son anatomie. En cette saison, elle affectionne les robes blanches aux contours vaporeux, les sandales plates et une saharienne beige. Elle ne sait comment se comporter devant l’insistance de son élève dont l’expérience et l’intelligence concrète la fascinent. Ses gestes ralentissent et deviennent indécis. A cette heure l’université est déserte et la présence de Magali la rassure plus qu’elle ne l’inquiète.
Brutalement, celle ci se lève de sa place et vient ramasser sur le bureau les clefs de l’amphithéâtre. Elle en ferme soigneusement les portes et éteint les lumières de la salle. Seule l’estrade reste violemment éclairée. Elle vient se rasseoir au quatrième rang, presque hors de vue de Marie-Caroline et dit d’une voix douce: « Déshabille-toi s’il te plaît! ». Le rythme cardiaque de l’enseignante s’accélère brutalement. Elle ne sait que faire. Elle finit par privilégier son émotion au détriment de sa peur. Elle baisse les yeux et se défait de la saharienne qui glisse légèrement vers le sol.
Magali, sagement assise dans la pénombre, le menton posé au creux de sa main, le coude rivé sur son pupitre, caresse doucement ses lèvres humides de l’index.

Marie-Caroline est debout devant le tableau, à l’épicentre de la lumière des spots. Elle dégrafe lentement, du col vers la ceinture, les boutons de sa robe, les yeux fixés au sol. Assez rapidement son corps ferme et sa poitrine pigeonnante se laissent deviner par l’échancrure. Lorsque la large culotte blanche apparaît, elle fait glisser son vêtement en corolle vers le sol. Un instant elle caresse tendrement les espaces de peau ainsi libérés, glisse un doigt sous la couture des sous vêtements et entre ses seins. Son geste est à la fois sensuel et hésitant. Elle lève alors un regard mi soumis mi inquiet vers les premiers rangs obscurs.
Elle obtient, comme seule réponse, le son d’une respiration oppressée tant Magali est fascinée de ce qu’elle voit. Dans la lumière brillante, la puissance de ce corps ferme à la peau claire l’émeut. D’un geste élégant, Marie-Caroline libère deux seins au galbe parfait, fièrement perchés. Elle dévoile ensuite avec une lenteur calculée la splendide blondeur de son entrecuisse. Elle se retourne alors vers le tableau et met ainsi en valeur la chute de ses reins et des fesses parfaitement dessinées. Elle écrit avec application, le corps en extension: « Comment te faire plaisir? ».
La voix rauque et oppressée émerge à nouveau de l’ombre: « Caresse toi! ». Marie-Caroline lève un regard bleu faussement angélique et souriant. Elle se laisse tomber sur une chaise isolée posée là par hasard. Pendant que sa main gauche s’intéresse sensuellement à ses lèvres et aux tétons finement ourlés, la droite pénètre entre ses cuisses. Son buste se redresse sous la caresse, ses seins semblent durcir et devenir plus proéminents. Les deux cuisses charnues s’écartèlent progressivement. En quelques instants elles atteignent une ouverture telle que, lorsque la main se retire, le sexe apparaît dans toute son intimité. Marie-Caroline lèche goulûment son index. et commence à stimuler son clitoris les yeux mi clos. Elle se caresse ainsi. Sa main gauche masse compulsivement poitrine et ventre et risque quelques incursion vers l’aine et la cuisse.
La voici insolemment offerte. Après un court orgasme elle cherche à accrocher du regard celle qui lui permettra d’aller plus loin.
Dans un léger bruissement Magali entre dans le faisceau de lumière, la toilette en désordre. En l’absence de tout sous-vêtement, elle enlève rapidement caleçon et chaussures sous les yeux de son amante médusée. Son corps de femme fait écho aux lignes galbées de l’anatomie de sa compagne. Entièrement bronzée, elle est totalement épilée. La longue fente de son sexe étonne par sa disproportion avec le reste de son anatomie. Elle s’allonge calmement sur l’immense bureau et reste ainsi offerte. Marie-Caroline se lève voluptueusement, dans un geste élégant qui met en valeur son corps sans voile, et commence à caresser ce petit corps inerte. Ses doigts s’engagent sous l’étroit tee-shirt, caressent la peau brune et le troussent vers la maigre poitrine. Lorsque le torse bronzé apparaît enfin dans sa totale nudité, elle entreprend un massage érotique. Les deux mains massives descendent lentement vers le pubis. Les jambes de Magali s’écartent comme une invite à un contact plus intime. Le geste de Marie-Caroline est d’une totale maladresse.Il ose, pourtant, la caresse pénétrante qui lui semble sollicitée. Le petit corps, nu jusqu’à l’obscène, se tord de plaisir.
Depuis les locaux techniques, sans bruit, Max le concierge passé là par hasard contemple discrètement la scène. Lorsqu’il réalise ce qui se passe, il déclenche le dispositif de prise de vue et le projecteur vidéo. Les deux corps en mouvement apparaissent sur le gigantesque écran de conférence sans bruit. Il les contemple un instant. La géante blonde à la peau claire s’assoit sur le bureau face à la camera. Ses épaules larges, ses seins puissants, son bassin charpenté et ses cuisses musclées fascinent le gardien. Lorsque la minuscule liane brune vient se lover sur ses genoux, le contraste est saisissant. La poitrine à peine dessinée, les fesses étroites à la garçonne, les épaules fines et relevées, les jambes maigres sont mises en relief par les rondeurs laiteuses qui les accueillent.
Les deux corps sont étroitement enlacés l’un contre l’autre et échangent un interminable baiser. Les longs cheveux dorés couvrent une partie de l’épaule et du dos halés. Les deux mains blanches et trapues, enfin à l’aise, explorent chaque recoin du corps de Magali. Elles remontent des cuisses aux fesses, au creux des reins et au dos, avant d’atteindre la nuque et de disparaître sous les courts cheveux noirs. Max vérifie l’enregistrement et se retire sans bruit.
Lorsque Marie-Caroline bascule vers l’arrière, sa compagne s’agite avec ferveur, l’embrasse méthodiquement sur tout le corps, s’aventure sur ses lèvres puis entre ses cuisses. Toutes à leur désir les deux femmes écartelées offrent tour à tour leur intimité sur l’écran géant. La précision de l’image permet de percevoir clairement la finesse du grain de peau et le dessin de chaque détail de leur anatomie. Lorsque l’excitation monte et que la caresse se fait plus compulsive, Magali s’installe tête bêche sur le corps de son amante. Ses joues brunes disparaissent entre les larges cuisses roses. Son sexe ouvert à l’extrême vient se poser sur les lèvres pulpeuses et colorées; le visage rouge de plaisir et la crinière blonde s’affairent dans l’entrejambe mat et finement dessiné. Marie-Caroline compense son inexpérience par une fougue du meilleur effet. Magali obtient un orgasme violent chez sa compagne et se laisse aller à l’unisson. Elles vont rester là un long moment, étroitement enlacées, comme assommées par ce qui vient de se passer. Lorsqu’elles reprennent leurs esprits, tout s’accélère brutalement. Vite habillées, l’une et l’autre quittent furtivement les bâtiments sans s’adresser la parole.
Pendant toute la semaine, l’une et l’autre repensent de nombreuses fois à la scène. Toutefois, le mardi suivant, à la fin du cours, elles vont quitter la salle sans même se saluer lorsque l’écran géant s’éclaire au-dessus de l’estrade. Max envoie la bande de la semaine précédente qu’elles regardent apeurées mais ravies, assises sur une table du premier rang, blotties l’une contre l’autre.
Marie-Caroline récupérera la cassette dans le local technique sans rencontrer personne. Elle soupçonnera longtemps Max d’avoir réalisé ce film sans que rien dans son attitude ne permette de confirmer cette hypothèse. Les deux femmes conservent intact le souvenir agréable de cette unique et intense échange.

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